Le Thirukkural, ce que nous enseigne la sagesse indienne tamoule sur l’alimentation

Publié le : 10 juin 20205 mins de lecture

Le Thirukkural, autrement nommé le Kural, est décrit comme un traité sur la vie, faisant partie de la littérature classique du Sangam. Il se compose de 1 330 couplets (distiques) qui enseignent au lecteur les principes d’une vie harmonieuse. Rédigé tel un poème qui se voudrait aisé à retenir, le Thirukkural est une personnification de la sagesse éclairée, l’emblème d’une civilisation ancienne, un riche héritage selon J. Narayanasamy.

Ces poèmes ont traversé deux millénaires sans tomber dans l’oubli, étant l’œuvre la plus représentative de la culture traditionnelle tamoule. Dans la littérature, le Thirukkural est aussi cité sous les noms suivants Tamilmarai qui signifie Veda tamoul ou encore Deyva Nūl, le livre divin.

La langue tamoule est considérée, après le sanscrit, comme la seconde langue classique de l’Inde et nous apporte un éclairage particulier sur des sujets toujours d’actualité comme les principes de vertus, la richesse et l’Amour.

Que nous enseigne cette sagesse sur l’alimentation ?

Le végétarisme : L’éthique indienne de non-violence préconise de ne pas infliger de souffrance aux autres êtres vivants, quels qu’ils soient. Aussi, les quelques principes suivants nous parviennent au chapitre 26 du Thirukkural, « s’abstenir de manger de la viande » :

Fort peu de miséricorde reste dans l’esprit de ceux dont le corps est construit avec la chaire d’autres êtres vivants. (Verset 251)

Si l’humanité renonce à l’habitude de manger de la viande, les maladies qui en découlent n’existeront plus. (Verset 257)

S’abstenir de manger de la viande est bon, même lorsque l’on reçoit à notre table, si la nourriture est riche en ghee. (Verset 259)

Toute vie sur terre saluera avec reconnaissance ceux qui s’abstiennent de tuer et manger de la viande. (Verset 260)

La nourriture comme médecine : le chapitre 95 « Marunthu » enseigne les différentes causes à l’origine des maladies, comment établir le diagnostic ainsi que l’ancien système de médication naturelle. Parmi ses enseignements, voici quelques principes :

Celui qui connaît son système digestif et nourri son corps juste selon ses besoins, n’aura recours à aucune autre médecine. (Verset 942)

Veillez à la digestion et à l’hygiène, et mangez avec mesure, pour assurer plaisir et longévité. (Verset 943)

Connaissez votre capacité digestive, […] appréciez avec joie la nourriture, à la mesure de votre appétit. (Verset 944)

En bonne santé et heureux sont ceux qui mangent avec un estomac propre ; avaler en grandes quantités induit pléthore de maladies (Verset 946)

Etanchez le feu de la faim avec de la nourriture en quantité juste suffisante ; la surabondance et la gourmandise amènent à la mauvaise santé et la maintiennent. (Verset 947)

Ces quelques principes donnent un aperçu de la qualité avec laquelle est appréhendé l’univers de l’alimentation. Pour rester en bonne santé et en harmonie, le respect des autres formes de vie est primordial, la viande ne peut constituer une nourriture au corps humain. Il est ajouté que celui qui se nourrit de viande a un esprit imperméable à la miséricorde et à la prière. La quantité de nourriture et l’état d’esprit dans lequel elle est ingérée semble contribuer au bien-être et à la bonne santé. Ces quelques principes s’inscrivent dans une démarche plus large de justesse et d’harmonie, insufflées dans chaque domaine de la vie sur Terre. Ainsi, le verset 357 nous explique que la contemplation et la compréhension du corps et des mécanismes de la vie permettent à chacun de suivre sa voie, son chemin sans obstacles.

L’Amour comme nourriture du corps et de l’esprit : A la lecture des versets, une attention toute particulière est portée sur l’Amour, comme nourriture suprême du corps et de l’esprit. Ainsi, il est décrit que l’effusion d’amour venant de son ou sa bien-aimé(e), est tel le cadeau du ciel en faisant tomber la pluie, il permet à la vie d’exister sur Terre (Verset 1192). L’union intime est également placée au centre d’une vie harmonieuse. L’œuvre sublime la relation intime, dans ce qu’elle a de plus romantique : Existe-t-il, dans la vie, une plus grande joie que celle d’être étreint dans les bras de notre bien-aimé(e), aussi radieux(se) qu’un lotus ? (Verset 1103)

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